Les écrivains et leurs chats.

Le chat, animal importé de l’Orient méditerranéen au Moyen age comme chasseur de rats, a longtemps été associé au monde du diable et de la sorcellerie. D’où ces rites au cours desquels des chats - noirs, en particulier - étaient sacrifiés : enterrés dans les fondations d’un bâtiment, brûlés dans les bûchers de la Saint Jean. Au XVIIème siècle, la perception du chat se transforme. Il est accueilli dans les maisons aristocratiques. De grands personnages affichent leur amour pour lui.

Vers 1800, autre métamorphose : le chat fait irruption en littérature. De grands écrivains (Chateaubriand, Balzac, Théophile Gautier...) non seulement le célèbrent mais l’associent à l’acte même d’écrire. Le chat devient le compagnon, l’inspirateur ou même, pour Baudelaire, le double de l’écrivain.
Cette relation est aujourd’hui bien établie, on prête au chat l’amour du papier, de l’encre et des livres, beaucoup d’écrivains font de cet animal leur emblème et, tels Colette, André Malraux ou Georges Perec, se font volontiers photographier en compagnie de leur chat favori.
Quelles sont les racines et les significations de ce couple énigmatique ? Daniel Fabre s’est proposé d’éclairer cette histoire qui en dit très long sur les chats, l’écriture et la vie créatrice des écrivains.


Par Daniel Fabre,
le 15 Décembre 2000,
au GARAE.