Les contes et les fables ont longtemps fait rêver, tout au long des veillées, des auditoires où les enfants se mêlaient aux adultes... mais, à l’heure tardive, le ton changeait : la bergère maniait une curieuse houlette, le curé sonnait un autre carillon, les maris trompés ou les nigauds embarrassés par leur nuit de noces devenaient les acteurs de récits facétieux et érotiques, de fabliaux que les collecteurs ont souvent méprisés tant ils entendaient donner du peuple une image épurée et idyllique.
Pourtant, en 1907, paraîssent sous la signature de Galiot et Cercamons, les Contes Licencieux de l’Aquitaine. Le pseudonyme cache un instituteur du Tarn-et-Garonne, déjà très connu pour son œuvre poétique, Antonin Perbosc. Ces contes populaires sont le fruit de recherches dans le Toulousain et les régions avoisinantes, l’ethnographe conservant aux textes qu’il traduit, les tournures languedociennes ou gasconnes qui en font tout le sel.
Cet ouvrage, tiré à très peu d’exemplaires et diffusé confidentiellement, est aussitôt devenu introuvable. Cette réimpression, enrichie d’une préface, permettra de redécouvrir un aspect essentiel de la tradition orale méridionale ; le deuxième volume, L’Anneau magique, exclusivement composé d’inédits est accompagné d’un index. Ainsi est mise à la disposition du public et des chercheurs, l’une des plus importantes collectes européennes de narrations érotiques.