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(Arrêt sur Archives 2007)

Instituteurs et Folklore
(Arrêt sur Archives 2007)

Ce sujet peut paraître paradoxal à première vue, car l’école est généralement présentée comme une machine à produire de l’identité nationale, qui érigerait l’unité de la Nation sur les décombres des diversités ou particularismes locaux.

Il est vrai que, suite à la promulgation des lois scolaires de Jules Ferry instaurant une école primaire laïque, gratuite et obligatoire, le processus d’unification du pays se poursuit en s’appuyant sur le principe fondamental d’une école unique pour tous, c’est-à-dire pour le dire rapidement, une même formation des maîtres, un programme d’enseignement commun à l’ensemble du territoire et une seule langue utilisée, le français ; mais cette unicité scolaire requiert quelques nuances.

D’une part, l’instituteur est un fonctionnaire dont le recrutement se fait au niveau départemental et non national. C’est un enfant du cru, formé à l’école normale du chef-lieu, puis nommé à l’intérieur de son département d’origine. Le maître d’école ne quitte donc pas les frontières de sa “petite patrie”.

D’autre part, la volonté de l’instruction publique n’est pas d’étouffer la petite patrie sous la grande, mais au contraire d’enseigner la couleur locale du sol natal pour mieux “apprendre la France”.

Petite et grande patries ne sont donc pas antithétiques mais complémentaires, comme le prouve cette circulaire du 25 février 1911 adressée aux recteurs d’académie par Maurice Faure, le ministre de l’Instruction publique de l’époque, pour encourager les instituteurs à enseigner l’histoire et la géographie locales :

« C’est un fait malheureusement trop certain que la plupart des élèves et un trop grand nombre des Français ignorent presque entièrement tout ce qui a trait à la géographie et à l’histoire de la commune, du département où ils sont nés et de l’ancienne province dont ce département faisait partie avant la Révolution. Il y aurait cependant le plus sérieux avantage à ce que tous connussent bien la physionomie particulière de la terre natale, ses ressources, les coutumes et les mœurs de ses habitants, leurs traditions, contes, proverbes, légendes, le rôle qu’elle a joué dans le passé, les citoyens éminents qu’elle a enfantés (...) On est d’autant plus attaché à son pays qu’on a de plus nombreuses raisons de l’aimer, de s’y sentir en quelque sorte solidaire des générations disparues, et l’amour du sol natal, comme je le disais à la Chambre des Députés, est le plus solide fondement de l’amour de la patrie ».

Ainsi, passeur entre deux cultures -républicaine et locale, ou savante et populaire-, le maître d’école peut dissimuler, sous l’apparence du “hussard noir” bien connu, l’âme d’un ethnographe passionné. C’est la raison pour laquelle nous consacrons cette deuxième édition d’Arrêt sur Archives à l’étude des relations entre l’école et le folklore depuis la Troisième République.

PROGRAMME

Mardi 27 novembre

MATIN 9h30

- Introduction à la journée / Florence Galli-Dupis, CNRS (IIAC/LAHIC UMR 8177)

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Introduction









- L’instituteur laïque : un producteur d’archives ethnographiques / Florence Galli-Dupis

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L’instituteur producteur d’archives










- Les monographies communales des instituteurs et l’ethnologue / Daniel Fabre, EHESS, responsable du LAHIC (IIAC UMR 8177), et Florence Galli-Dupis

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Les monographies d’instituteurs









- Maîtres d’école et petites patries / Philippe Martel, CNRS (IIAC/LAHIC UMR 8177), chargé de cours, Université Paul-Valéry (Montpellier III)


APRES-MIDI 14h30

- Antonin Perbosc et l’expérience pédagogique de Comberouger / Hervé Terral, Université Toulouse-Le Mirail, LISST/CERS UMR 5193

- Francine Poitevin : sur le chemin du musée d’ethnographie / Michel Valière, Association régionale pour la promotion de l’ethnologie (ARPE), membre du CTHS, section Anthropologie sociale et Langues régionales

- Urbain Gibert dans la République des érudits / Daniel Fabre, EHESS, responsable du LAHIC (IIAC UMR 8177)

- Des chemins du Causse à la grande draille d’Aubrac, Adrienne Durand-Tullou ethnographe / Pierre Laurence, Service du patrimoine culturel, Conseil général de l’Hérault


Florence Galli-Dupis, le 16 octobre 2007


Pour cette deuxième session d’Arrêt sur Archives, nous souhaiterions reprendre notre réflexion sur les fonds d’archives intéressant l’histoire de l’ethnologie du domaine français en interrogeant la figure de l’instituteur.