Fixée en des milliers de prises de vue au long des saisons, la Cité de Carcassonne n’échappe pas à un académisme convenu : sont privilégiées la montée de la Porte d’Aude, les tours Narbonnaises, l’échappée des lices... Longtemps pourtant, ce ne fut pas la règle et cette prolifération succède à un quasi silence documentaire. Quelles furent les raisons de cette absence ? Comment le monument a-t-il émergé ?
Abandonnée au cours des siècles par les autorités civiles puis religieuses, forteresse sans destin, refuge d’une population misérable, la Cité tombe lentement en ruines et il fallut, dans les années 1850, l’action conjuguée de Jean-Pierre Cros-Mayrevieille, puis de Viollet-le-Duc, pour mettre fin au désastre annoncé. Avec sa restauration la vieille ville devient un sujet digne de représentation. Le premier mouvement est placé sous le signe du croquis, du relevé, Viollet-le-Duc lui consacre plusieurs centaines de dessins avant son grand chantier ! En même temps, elle devient un symbole si fort que l’imaginaire l’emporte en une myriade de gravures largement dominées par la fantaisie. Puis les deux se conjuguent, s’épient, se rencontrent, s’ignorent. En un siècle et demi la Cité devient le lieu privilégié de l’intervention artistique pour nombre d’artistes, indigènes ou non, comme de rapins en quête de dépaysement.
Scruter ces oeuvres, les examiner, mettre en perspective les modalités de leur construction ou de leur dialectique, tels sont donc quelques uns des desseins qui animent cette approche "représentée" du monument.
Découvrez le sommaire et un extrait du texte de Jean-Pierre Piniès :
"Le règne de l’archétype" - Fantômes page 75
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