Quatre temps, ceux des saisons sans doute dans la beauté de la Cévenne où se conjuguent l’âpreté des vents et la douceur de la lumière, mais aussi ceux d’une vie avec ses élans, ses ombres et ses ruptures...
Et d’abord, telles que la vieille cheminée de bois et la maison natale semble les avoir conservées pour les restituer dans leur fumée bleue, les images de l’enfance : garde des chèvres, cueillette des champignons, chasse à la sauvagine, jeux sans fin dans une nature qui semble narguer la grisaille des villes, fréquentées pour les seules visites au temple ; période fastueuse qui se clôt avec l’embauche à la mine.
Là, le garçonnet qui recueille encore les oiseaux blessés apprendra la dureté du travail et les brimades d’une initiation qui ne semble jamais finir. Jusqu’au jour du moins où le câble d’acier tendu dans les airs, en lui révélant l’ivresse du funambule, lui permettra d’abandonner le charbon. Mais la crise économique, peu soudeuse de la fortune des acrobates, le renverra à son destin de mineur. Et les jours noirs succèderont aux jours noirs, les drames du métier aux luttes contre l’injustice jusqu’au jour de liberté où s’ouvriront à nouveau les sentiers de la montagne.
Georges Fontane est né en 1908 d’une mère cévenole et d’un père élevé en haute Ardèche après avoir été abandonné à l’Assistance Publique. C’est, la vieillesse venant, à la fin des années 1960, qu’il rédige Les QuatreTemps