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Ecritures du Sud

Terre d’Aude

François-Paul Alibert
Présenté et commenté par Xavier Ravier
194 pages

François-Paul Alibert (1873-1953) avait connu au début du XXè siècle une audience non négligeable, par une poésie que sa facture néo-classique ne privait pas d’un cercle d’admirateurs très fidèles, parmi lesquels, chose curieuse, on compte Joë Bousquet, et par sa prose aux visages les plus divers : essai, journal, critique littéraire, dramaturgie, méditations sur le théâtre, la musique, les arts plastiques. Sa notoriété est aussi attestée par sa collaboration à la Nouvelle Revue Française, ses amitiés littéraire : Paul Valéry qui le nommait "le très cher Alibert", sans se priver de lui "emprunter" plus ou moins subrepticement quelques formules poétiques ; André Gide avec qui fut échangée une correspondance de quarante-trois années, les épistoliers accueillant tous les sujets aptes à nourrir ce long dialogue de papier...
Terre d’Aude se rattache à l’essai, mais combiné de manière très subtile au journal de voyage. Le livre, paru pour la première fois en 1907, connut une seconde édition en 1928. Le titre de l’œuvre, en dépit des apparences, n’implique pas la moindre connotation régionaliste. Dans des pages souvent superbes, Alibert narre comment il fit son entrée dans l’éperdue complexité du monde et ce par le contact avec les lieux et les monuments de sa contrée natale - et en cela, il rejoindra Ortega y Gasset, lequel, devant les sites qui occupaient originellement son regard, affirmait : " Ma sortie naturelle vers l’univers s’ouvre par les cols du Guadarrama ou par la plaine d’Ontigola. Ce secteur de réalité qui m’entoure forme l’autre moitié de ma personne : c’est seulement à travers lui que je peux m’intégrer et être pleinement moi-même."
La nouvelle édition de Terre d’Aude comprend une introduction dans laquelle on a cherché à déterminer les divers aspects de "l’itinéraire" audois et intérieur d’Alibert, l’œuvre elle-même avec sa préface et dans son texte de 1928, avec mention des variantes qu’elle présente par rapport à la première édition et de nombreuses notes, une série de dossiers dans lesquels sont apportées des informations détaillées sur la démarche de l’écrivain, sur certaines de ses convictions, sur son milieu littéraire à Carcassonne et ailleurs. Une biobibliographie et un index complètent l’édition.

Xavier Ravier, qui a réalisé l’édition, a choisi très tôt de se consacrer aux sciences du langage, son secteur d’étude étant la linguistique romane ; ce qui ne l’a jamais éloigné de la littérature. Il est professeur émérite de l’université de Toulouse-Le Mirail.


Epuisé