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Les savoirs des différences, revues et réseaux 1870 - 1920

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Détail d’une invitation à un dîner de ma mère l’Oye

Malgré une première forme de structuration donnée par l’Académie Celtique, au tout début du XIXème siècle, à ce que l’on appelait alors les mœurs et coutumes populaires, en dépit de la grande enquête sur les poésies populaires de la France, lancée par le ministre Hippolyte Fortoul, dans les années 1850, il faut attendre les années 1870 pour voir apparaître une constellation de sociétés et de revues qui, dans les cinquante années suivantes vont dessiner les contours d’une discipline émergente aux noms fluctuants (traditionnisme, folklore, arts et traditions populaires...). C’est à travers la linguistique et la dialectologie et grâce à la création de revues comme La Revue Celtique (1870), La Revue des Langues Romanes (1870) et Romania (1872), que ces curiosités anciennes vont trouver tout d’abord à se recomposer. Mais très vite, dès 1877, Gaidoz, le fondateur de la Revue Celtique va créer avec Eugène Rolland un organe spécifique : Mélusine, recueil de mythologie, littérature populaire, traditions et usages. S’ensuivit une véritable effervescence : en 1882-83-84, Eugène Rolland éditait l’Almanach des Traditions Populaires, tandis que Paul Sébillot, qui allait se révéler dans les années suivantes l’un des principaux animateurs de ce milieu, publiait dans la revue L’Homme, de Gabriel de Mortillet, membre de l’École d’Anthropologie de Paris. Il créait à son tour, en 1885 la Société des Traditions Populaires et en 1886 la Revue des traditions populaires. Ces journées seront donc essentiellement centrées autour de quelques revues phares, leurs fondateurs et les sociétés savantes qui gravitent autour. Ces revues spécialisées ne sont pas, en effet, de simples organes de publication ; elles doivent aussi être envisagées comme espaces de relation, de négociation et d’affirmation d’un groupe. Elles permettent, à la fois, de retracer une bonne partie de la sociabilité érudite de l’époque et de comprendre les tensions disciplinaires qui, dans ce nouveau champ scientifique, se produisent, précisément, aux points d’émergence de frontières. Nous chercherons également à comprendre les liens entre ces réseaux de folkloristes et ceux qui animent d’autres disciplines telles la philologie, la science sociale ou l’anthropologie physique. On s’efforcera ainsi de mettre en évidence les réseaux de sociabilité, les lieux de publication, les polémiques publiques ou sous-jacentes d’une discipline qui s’invente alors - au sens étymologique du terme - face à d’autres sciences, elles-mêmes en plein renouvellement.

Programme des journées

Lundi 16 octobre 2006

9 heures 30 : Présentation des journées d’études

10 heures : Jean-Marie Privat (Université de Metz) : Esthétisation du folklore et/ou folklorisation de la littérature

11 heures : Daniel Fabre (CNRS, EHESS) : Les congrès traditionnistes autour de 1900

14 heures 30 : Claude Gaignebet (Université de Nice) : Kryptadia ou du bon usage des contes obscènes par les folkloristes.

15 heures 30 : Valérie Rousseau (Université de Québec, Montréal) : L’art populaire en France : émergence d’un domaine d’études et réseaux affiliés

16 heures 30 : Claudie Voisenat (Ministère de la Culture, CNRS) : Présentation de BEROSE

Mardi 17 octobre 2006

9 heures : Philippe Martel (Université de Montpellier) : Les revues félibréennes face à la culture populaire.

10 heures : Fanch Postic (Université de Brest) : Erudits bretons, milieux savants de la capitale : querelles de personnes et débats d’idées à la fin du dix-neuvième siècle.

11 heures : Claudine Gauthier (CNRS) : Le folklore dans les revues de philologie parisiennes ; la Romania et La revue Celtique : exemples croisés.

14 heures 30 : Antoine Savoye (Université de Paris VIII, EHESS) : Les revues Leplaysiennes : au carrefour des sciences sociales.

15 heures 30 : Claudie Voisenat (Ministère de la Culture, CNRS) : Folklore et anthropologie : le cas de la revue L’homme de Gabriel de Mortillet.

16 heures 30 : Jean-Marie Privat et Claudie Voisenat : Conclusion des journées.

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Invitation à un "Dîner de ma mère l'Oye"


Journées d’études à Carcassonne, 16 et 17 octobre 2006

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