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Emile Vignes (1896-1983) : gens et paysages des Landes de Gascogne, ou comment photographier son pays


Biographie

Emile Vignes est né le 17 janvier 1896 à Castets-des-Landes. Il y meurt le 9 avril 1983.
Il ne quittera jamais son village landais situé au cœur du Marensin, pays côtier situé au sud du département actuel des Landes.
Tout d’abord résinier, puis épicier, Emile Vignes se passionne pour la photographie qu’il pratiquera toute sa vie durant, d’abord comme photographe de la vie familiale, puis de façon plus large, des Landes de Gascogne, auteur à partir de 1925 de nombreuses cartes postales.

Mais laissons la parole à Emile Vignes lui-même, puisque nous avons la chance de disposer de son témoignage sonore grâce à un entretien réalisé en 1977, conservé à l’Ecomusée de la Grande Lande  :

« Mes parents avaient une métairie à Castets. On n’était pas trop en avance mais on se contentait de peu et on se faisait tout à la maison. Il n’y avait qu’à acheter du sucre quand nous en avions besoin, et un peu de café. Autrement on avait les pins. On avait aussi deux paires de mules parce qu’il y avait les forges de la Palu à côté de chez nous, c’était une fonderie de fer, mon père et mon grand-père y menaient les mules.
Moi, j’avais douze ans. J’ai juste eu mon certificat d’études. Après il a fallu travailler, j’ai été résinier, à cause des pins.
[…] Puis est arrivée la guerre. Je suis de la classe seize ; seulement je ne suis pas parti, on me trouvait trop grand et trop maigre [il mesurait en effet près de deux mètres], et j’ai été réformé […] ».
(Extrait de l’entretien avec E. Vignes, cité dans Emile Vignes, photographe des Landes…, p. 9, voir les “Sources” de cet article).


L’autodidacte en photographie

« […] réformé définitivement sans pension […]. Je suis donc revenu, c’était en pleine guerre ; les femmes, les mères de famille étaient contentes d’envoyer des photographies à leur mari sur le front. Alors je me suis dis, tiens, il faut que tu te mettes à faire de la photographie. J’ai pris le catalogue de Saint-Etienne [Catalogue de la Manufacture d’armes et de cycles de Saint-Etienne], il y avait un appareil tout complet sur pied, 275 F. je crois, avec une boîte de plaques, le mode d’emploi, tout, un 9 x 12, une boîte carrée avec soufflet. Quand je l’ai reçu, si j’étais heureux !
Et je me suis mis à faire des photos. Au début, je ne savais rien. J’ai gâché toutes les premières photos, j’avais fait des fautes de pose.
[…]
On était en train de ramasser les foins chez nous ; je me suis dit, si tu essayais d’aller photographier cette scène, et de développer ensuite le cliché avec un litre de révélateur que je m’étais fait faire chez un photographe de Dax. C’est comme ça que je m’y suis mis, j’étais content. Je l’ai gardée, cette première photo, je l’ai toujours.
(Entretien E. Vignes, p. 9). 1ère photo réussie (1916)

Tout autodidacte qu’il est, Emile Vignes n’en connaît pas moins ses prédécesseurs en photographie, Félix Arnaudin (1844-1921) et Ferdinand Bernède (1869-1963), auxquels il voue une grande admiration :

« Après la Première guerre, j’ai connu les photos prises par Arnaudin qu’on trouvait encore dans les maisons. […] Je pense que pour l’époque Arnaudin avait un tour de main pas ordinaire ».
(Entretien E. Vignes, p. 19).

« Je connaissais le travail de Bernède qui était un de mes amis. Il avait appris la retouche à Paris et habitait Arjuzanx. Il faisait des scènes folkloriques (tuaille du cochon, mariage…) et quelques portraits chez lui. Il m’a d’ailleurs donné ses plus belles plaques […] ».
(Entretien E. Vignes, p. 17).


Le photographe des familles, spécialiste des mariages

Son activité photographique connaissant un franc succès, Emile Vignes s’y consacre avec passion :

« Puisque j’avais commencé l’affaire assez bien, les femmes venaient me trouver pour faire des clichés, leur faire une carte postale, quand bien même elle ne serait pas très bien, pour envoyer à leur soldat, et je me faisais payer pour ça. Il y en avait beaucoup, et finalement je ne pouvais plus trop m’occuper des pins.
Je gagnais quelques sous. Je me suis acheté un autre appareil, et j’ai commencé à m’améliorer
 ».
(Entretien E. Vignes, p. 10).

« Après la guerre j’ai continué à faire des mariages. Je m’étais perfectionné, ça pouvait aller. On se mariait après la guerre de 14-18, vous savez. J’ai fait jusqu’à huit mariages par jour. Vous vous rendez compte, avec un vélo… ».
(Idem, p. 12).

« La photo de mariage, collée sur un carton, était vendue 1 franc au début de la guerre de 14. Je me faisais de la colle avec de l’amidon ».
(Idem, p. 15).


L’épicier, photographe de village

Mais la photographie ne rapporte pas assez, et il n’a plus guère le temps de “s’occuper des pins”, aussi, en un premier temps, abandonne-t-il « le résinage » pour la gérance de la coopérative alimentaire et agricole de Castets, élu par l’ensemble des commerçants pour en tenir la comptabilité.

« C’était en 1919, c’est là que je me suis marié au plus vite car il fallait être deux pour tenir le magasin. Et là on a travaillé comme des noirs parce qu’il n’y avait rien en paquet. Il fallait peser tout. […] Enfin bref, on a fait ce travail pendant cinq ou six ans ; puis […] vers 1925-1926, je me suis mis à mon compte parce que la photographie ne rendait pas assez, évidemment. Donc, j’ai tenu une épicerie pendant toute la durée de la dernière guerre. J’étais à mon compte, j’avais un beau magasin, il y avait de la marchandise et peu après mon fils a commencé à m’aider […] Et dans ce magasin, on vendait de l’alimentation, de la quincaillerie, des articles de ménage et des photographies. Pour la photographie, je faisais une comptabilité à part et ces revenus complétaient ceux de l’épicerie. Ainsi je pouvais faire l’un et l’autre ».
(Entretien E. Vignes, p. 16).

Emile Vignes mènera de front cette double activité jusqu’en 1957 !

E. Vignes lavant ses plaques de verre devant l'épicerie à Castets

Du paysage à la carte postale

« Vers 1925, j’ai eu l’idée de faire une carte postale ; à cette époque-là on n’en faisait pas de belles. […] Alors je me suis lancé dans la carte postale de paysages. J’avais envoyé quatre ou cinq clichés 13 x 18 chez Combier, à Mâcon, pour voir ce que ça pouvait donner. Quand je les ai reçues, je les ai mises en vente. Ça a très bien marché. Et j’ai continué. J’ai choisi beaucoup plus de clichés. Je suis allé en prendre de nouveaux et j’ai fait faire des éditions de cartes postales à mon nom, en ajoutant au verso des vers de poètes landais (Jean Jeannin, Maurice Martin, etc.). Une fois par an, je partais les vendre. Je passais chez tous les détaillants des Landes. Dans certaines communes, il y avait des commerçants qui voulaient avoir une collection de vues de la localité. Alors j’allais faire les clichés et je faisais faire l’édition chez Combier.
Je choisissais les sujets de manière innée. Encore aujourd’hui je vois tout de suite ce qu’il y a à faire. Le paysage, je l’ai dans la tête. J’aime beaucoup les Landes, j’aime beaucoup les pins
 ».
(Entretien E. Vignes, p. 17). Carnet de cartes postales d'E. Vignes (début années 40)

Emile Vignes réalisera une série de photographies qu’il appellera : « Mes grands paysages » et obtiendra une certaine notoriété avec une série de cartes postales intitulée “Les paysages d’art”.

En 1927, l’ouvrage collectif Nos Landes (chez Chabas, Mont-de-Marsan), publié à la gloire du pays landais et illustré de 26 de ses photos, finit de le consacrer comme le photographe de la région :

« L’ouvrage est un hommage – encyclopédique et monumental – rendu aux Landes par toutes les plumes autorisées de l’histoire locale et de la littérature régionale […] Moins que dans les textes, souvent convenus, la véritable nouveauté de Nos Landes est dans la place éminente accordée à la photographie […] Dans cette série de hors-texte, Emile Vignes, à l’évidence, s’est montré soucieux de prouver l’étendue de son savoir-faire, et y réussit. A côté des paysages, quatre clichés présentent des « types » ou des scènes typiques (le berger landais, la chasse à l’alouette, la tuaille du cochon, le ramassage de la résine), qui, s’ils n’innovent pas par rapport aux cartes postales d’avant 1914, exploitent l’espace offert pour élargir le cadre autour des personnages […] ou introduisent […] un contre-jour qu’auraient soigneusement évité ses prédécesseurs, afin de donner toute son intensité au jeu de la lumière dans les pins ».
(Guy Latry, “Paysages d’art, clichés Vignes”. In : Emile Vignes, photographe des Landes…, p. 80).

Après Nos Landes, et jusqu’en 1950, Emile Vignes sera le photographe incontournable des Landes et de la côte, systématiquement sollicité pour toute publication régionale.


Le « Paysagiste d’Art »

Tout en restant le photographe de la famille et de la vie quotidienne, Emile Vignes voit plus loin, révélant et magnifiant les paysages de sa contrée natale.

« J’avais commencé à faire des paysages, je sais pas, ça m’était venu comme ça, je trouvais ceci beau, ce coin plus joli […] c’est Maurice Martin qui m’a beaucoup aidé pour me lancer dans le paysage. Ce poète venait passer l’été à Moliets dans sa petite maison. Il me montrait le lac de Moliets, le lac de Messanges, on y allait à pied tous les deux, ça me plaisait bien. Je me suis mis ainsi à faire quelques clichés.
Aux alentours de Castets, est-ce qu’un matin je ne tombe pas sur un berger qui avait ouvert ses moutons et qui partait… Il y avait un magnifique éclairage. On était de très bonne heure, le berger arrivait à contre-jour, je trouvais ça très beau. J’installe vite l’appareil sur pied et je prends le cliché que j’ai développé ensuite. Ça a été un succès. La carte postale a été tirée à un millier d’exemplaires. Et cette photo du berger, je l’ai montrée ; les muletiers, les bergers, les chevriers, quand ils savaient que j’étais là pour les photographier, ils se seraient coupés en deux pour avoir le plaisir d’avoir une photo. C’était un événement en ce temps-là…
 ».
(Entretien E. Vignes, p. 13-14).

Le départ du berger

Avec le paysage, le photographe de la vie villageoise devient artiste, ou plutôt « Paysagiste d’Art », comme il aimait à se déclarer. Ainsi, en 1930, Emile Vignes fait inscrire sur sa première voiture (une Z 5 Chenard & Walker achetée d’occasion) : « Photo E. Vignes - Paysagiste d’Art Diplômé Médaillé – Castets-des-Landes ». "Le Paysagiste d'Art Diplômé" avec sa femme et sa fille (1931)

Depuis l’année 1927, il participe en effet aux salons, expositions et concours de photographie, en France comme à l’étranger, et se voit toujours récompensé :

« Tous les ans il y avait un salon de la photographie à Paris. Un jour j’ai envoyé quatre photographies et j’en ai eu une de retenue. Ce salon était très fréquenté par les photographes étrangers qui relevaient les adresses des lauréats ; lorsqu’il y avait une exposition dans un autre pays, je recevais des papiers pour y participer. Et partout où j’envoyais des photos, on m’en retenait une ou deux. […] Je lisais les informations techniques dans Photo-Revue et je disposais de livres. A chaque concours, je recevais des prix et des diplômes. C’était un honneur. J’ai abandonné ces participations lorsqu’on est passé à des présentations non figuratives ».
(Entretien E. Vignes, p. 17).

Une photo le rend particulièrement célèbre et fera le tour du monde, il s’agit de “Après la tempête”, photo prise l’hiver 1928 à Capbreton d’un trois mâts portugais échoué sur la plage, suite à une tempête particulièrement violente. Ce cliché fut exposé en 1929 à New York, puis fut publié la même année dans la prestigieuse revue américaine, Pictorial photography in America. "Après la tempête"
A son sujet, Emile Vignes déclarait prosaïquement : « Ce succès purement honorifique m’a fait vendre des cartes postales et des photos » !

Se prévalant des prix et récompenses qu’il reçoit, Emile Vignes fait sa publicité selon les termes suivants :
« Tous les beaux sites, tous les beaux coins de la Côte d’Argent, Emile Vignes photographe de la Lande à Castets (Landes), médaille du Touring Club de France, 1er prix de diverses expositions, diplômes d’honneur ».


Modernité et tourisme dans les Landes

En 1929, Emile Vignes rencontre le poète et journaliste Maurice Martin (1861-1941), « parrain de la Côte d’Argent », et militant actif du Touring Club de France dont il est le correspondant bordelais.
Si Maurice Martin encourage Emile Vignes dans sa quête du paysage, il le sensibilise également aux richesses touristiques de sa région, ardent défenseur des quatre éléments landais : la forêt, les étangs, la dune et l’océan, motifs que le photographe immortalise avec bonheur pour tout le littoral aquitain. "Descente du courant d'Huchet" (cours d'eau entre l'étang de Léon et l'océan)

Ainsi, au début des années trente, Emile Vignes finit de se révéler à lui-même en tant que photographe accompli. Cet accomplissement lui vaudra d’ailleurs le surnom de « Nadar du pignadar » (de la pinède), surnom que lui donne le biologiste Casimir Cépède (1882-1954), membre de l’Académie des Sciences de Toulouse, lors d’une conférence intitulée “La féerie landaise”, conférence qu’il illustre de nombreuses photographies d’Emile Vignes.
Suite à cette conférence, Cépède lui adresse la lettre suivante (datée du 6 novembre 1943) :

« J’ai eu le plaisir de vous baptiser « Le Nadar du pignadar », épithète qui à la vue de vos magnifiques documents, fut acclamé par mon nombreux auditoire ».
(Cité en note par H. Jézéquel, Emile Vignes, un regard sur les Landes, p. 85).

Photographe reconnu, Emile Vignes est alors capable de fixer la mémoire familiale et villageoise, comme de dévoiler la beauté des paysages, tout en participant de la création d’une image nouvelle des Landes, témoin à la fois des progrès de la mécanisation et du tourisme balnéaire.


L’ethno-photographe

Or, même si l’espace naturel est objet esthétique pour Emile Vignes, il ne s’en intéresse pas moins aux hommes qui le peuplent.
Proche des gens du pays -il réalisera d’ailleurs une série de portraits landais intitulée « Ceux de chez nous »-, ancien résinier, il sait parfaitement saisir les gestes, attitudes et postures naturelles, qu’il s’agisse de scènes de genre traditionnelles (gavage des oies, tuaille du cochon), ou de travaux forestiers (gemmeurs, charbonniers), par exemple. Construction de la charbonnière pour le charbon de bois

De plus, à partir de 1945 et jusqu’aux années 60, Emile Vignes est “correspondant à Castets (Landes)” pour la presse régionale (La Nouvelle République et le journal Sud Ouest). Tenant la chronique locale (mariages, enterrements, fêtes, banquets, etc.), il publie de nombreux articles illustrés, quand ce ne sont pas de véritables documentaires ethnographiques, aux sujets variés, qu’ils soient modernes : industrie du bois, apiculture ou culture de l’asperge ; ou plus anciens : les casse-cans (le casse-can, mot à mot “chasse-chien” est celui qui passe dans toutes les maisons pour inviter à la noce), la despourguère (veillée où l’on dépouille le maïs de sa gousse), ou encore la bûche de Noël… "Les casse-cans" de Castets : Emile Clavé (à gauche) et Josèphe Gay (1946)

Le correspondant journalistique se fait même reporter, n’hésitant pas à se rendre sur le terrain des incendies et invasions de criquets qui détruisent alors la forêt.

Incendie du 19 août 1949

Les catastrophes naturelles dévastent la forêt landaise, la mécanisation gagne, l’industrie du papier supplante le gemmage, et l’essor touristique achève de balayer l’économie traditionnelle fondée sur un système agro-pastoral déjà fragilisé.


Un monde en disparition

A la fin de sa vie, et de façon significative, Emile Vignes ne photographie plus la forêt mais l’arbre. Ses dernières images sont une série de photos de pins morts aux formes curieuses et torturées, qu’il intitulera les « rampants », et qu’il décrit de la manière suivante :

« Les troncs rabougris, repliés sur eux-mêmes, vivants et morts enlacés, meurent ou végètent suivant les années. Par endroit, c’est même un véritable cimetière, admirablement conservé par le vent salé et l’océan proche – troncs desséchés, squelettes de toutes tailles, de toutes formes semblant implorer encore la pitié du passant. J’ai fixé par l’image un grand nombre d’entre eux  ».
(Cité par H. Jézéquel, Emile Vignes, un regard sur les Landes, p. 142).

Ce sont ses dernières photographies.




Sources


- Emile Vignes photographe des Landes 1896-1983. Textes de Josette Larrègue, Pierre Bardou, Guy Latry, Jean Tucoo-Chala. Bordeaux, éditions confluences, 1997, 91p. (Ouvrage publié à l’occasion de la donation des archives d’Emile Vignes au Parc naturel régional des Landes de Gascogne en 1996).
Contient :
. “Emile Vignes, gemmeur et photographe”. Entretien avec Emile Vignes, textes de Josette Larrègue
. “Album de photographies”
. “Emile Vignes, photographe du Marensin” / Pierre Bardou
. “Paysages d’art, clichés Vignes” / Guy Latry
. “L’image des Landes de Gascogne” / Jean Tucoo-Chala).

- Emile Vignes, un regard sur les Landes. Textes Hervé Jézéquel. L’Atelier des Brisants, 2008, 155p. Catalogue d’exposition.
Exposition et catalogue réalisés pour célébrer le don des dernières archives d’Emile Vignes par son fils, Jacques Vignes, au Parc.

- Entretien entre Emile Vignes, Pierre Toulgouat et Jean Tucoo-Chala, réalisé le jeudi 29 septembre 1977 à Castets, et conservé à l’Ecomusée de la Grande Lande.


Exposition principale sur Emile Vignes

“Emile Vignes, un regard sur les Landes”. Ecomusée de Marquèze, mai-novembre 2008. Exposition réalisée à l’occasion de l’inauguration du Pavillon des Landes de Gascogne, en collaboration avec le Musée d’Aquitaine qui la présentera à son tour en 2009
(Commissaire d’exposition : Hervé Jézéquel ; comité de pilotage : Jean Tucoo-Chala, Marc Casteignau, Vanessa Doutreleau).



Le fonds Emile Vignes aux Archives départementales des Landes

La collection Emile Vignes de l’Ecomusée de la Grande Lande est conservée aux Archives départementales des Landes à Mont-de-Marsan (cote 75 J).

Histoire du fonds

En 1996, Jacques Vignes, le fils d’Emile, fait don au Parc naturel régional des Landes de Gascogne du fonds photographique de son père, ainsi que d’un ensemble d’archives papiers (documentation, correspondance, articles de presse).

En 2008, Jacques Vignes verse la dernière partie des archives de son père au Parc, soit 1174 tirages originaux et 281 négatifs, accompagnés d’ouvrages et de documents.

Les archives photographiques (1927-1973)

Les négatifs et tirages, fruits de l’activité du photographe de 1919 à 1973, concernent :

- La famille (portraits, mariages…)

- La vie rurale (habitat, élevage, agriculture, sylviculture)

- La vie quotidienne villageoise (fêtes, bals, cavalcades…)

- La forêt : paysages, travaux et habitants

- Le tourisme : la Côte d’Argent de Royan à Hendaye, les lacs et étangs landais, les stations balnéaires à la mode (Arcachon, Mimizan, Hossegor…)

D’un point de vue géographique, Emile Vignes couvre principalement les Landes bien sûr, mais aussi la Gironde, les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, la Charente-Maritime, le Pays Basque.

Versement de 1996
. 1370 plaques négatives (5 formats, de 9x15 à 24x30). Emile Vignes utilise la plaque de verre jusqu’en 1945
. 2600 négatifs de format 6x6. A partir de 45, le photographe se sert de pellicules.
. 2325 tirages papier

Versement de 2008
. 281 négatifs
. 1174 tirages originaux

Accès et reproduction soumis à autorisation



Articles en relation

. Félix Arnaudin
. Ferdinand Bernède
. Maurice Martin
. Pierre Toulgouat
. Ecomusée de la Grande Lande
. Société de Borda
. Touring Club de France



Auteur
Florence Galli-Dupis
Ingénieur d’études CNRS
LAHIC/IIAC (UMR 8177)
2011


Photographier son pays : gens et paysages des Landes

Né dans les Landes, au cœur du Marensin, Emile Vignes fut résinier puis épicier avant d’être le photographe passionné et reconnu des Landes, auteur notamment d’une importante collection de cartes postales. Il a su fixer par ses images, toujours en noir et blanc, la singularité quotidienne ou pittoresque, et bientôt touristique, de son pays natal et du littoral aquitain.


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