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Au miroir de l’eau - Gens d’ici, gens d’ailleurs, cinéma ethnographique et fiction

Souvent négligé ou tenu pour un genre mineur, confondu dans la masse indistincte des « documentaires », ces pensums obligés qui servaient naguère, au temps des salles de cinéma baroques et conviviales, de repoussoirs destinés à mettre en valeur « le grand film », le cinéma ethnographique a connu un long purgatoire avant sa reconnaissance en tant qu’entité originale dans l’art du cinéma. Croisement des regards, rencontres des mondes, réflexion sur la diversité et la différence des gestes, des pratiques et des constructions symboliques. Autant de thèmes qu’entendent parcourir, Gens d’ici, gens d’ailleurs, rencontres qui se proposent de mêler, autour du cinéma ethnographique, hommages et découvertes. Le principe qui les guide est simple : comment des sociétés différentes - une exotique et une occidentale, voire deux sociétés de même type, synchroniquement ou diachroniquement séparées - représentent-elles la réalité sociale, comment rendent-elles compte de ses gestes, de ses rites ou de ses mythes ? Au cours de cette deuxième édition nous avons choisi, avec Au miroir de l’eau, de parcourir à travers des territoires et des sociétés très différentes quelques unes des pratiques et des attitudes attachées au monde de l’eau et de la pêche. Ce sont ces questions que nous donne à lire la trame de ces Rencontres autour de plusieurs films qui, au delà de cette thématique, interrogent aussi les rapports que le document brut entretient avec la fiction et, in fine, amènent à mesurer la fragilité fructueuse de l’identité même du film ethnographique.


Programmation Vendredi 21 octobre 2011

14 h Bataille sur le grand fleuve Réalisation Jean Rouch, 1951, 33 minutes

Les pêcheurs Sorko chassent au harpon les hippopotames du fleuve Niger. Avant le départ, une cérémonie a lieu pour interroger le génie du fleuve sur le succès de la chasse qui conduira à la capture de deux hippopotames : une femme possédée par le génie du fleuve danse et les pêcheurs s’aspergent d’eau magique pour se donner du courage. Une femelle hippopotame sera tuée et un jeune capturé vivant. Mais un vieux mâle, solitaire et féroce, bien que criblé de harpons, réussira à s’échapper après avoir endommagé la grande pirogue des chasseurs.

14 h 45 Le temps de l’espadon, 10 minutes Paysans de la mer , 9 minutes Bateaux de pêche , 10 minutes Réalisation Vittorio De Seta,

Trois courts métrages réalisés, par Vittorio de Seta entre 1954 et 1959 dans le Sud de l’Italie. Véritables témoignages du temps passé, ces œuvres exceptionnelles, réalisées avec peu de moyens, placent le réalisateur entre le documentarisme de Robert Flaherty et le cinéma anthropologique moderne de Jean Rouch. Filmant les pêcheurs, s’efforçant de saisir le dur labeur de ces métiers ancestraux, Vittorio de Seta trace de cette vie primitive un tableau lyrique et envoûtant, ponctué par le rythme des chants populaires traditionnels.

15 h 40 Le vieil homme et la mer Réalisation Alexandre Petrov, 1999, 20 minutes

Le vieil homme et la mer décrit le combat épique entre un vieil homme pauvre, pêcheur expérimenté, et un gigantesque espadon, probablement la plus belle prise de toute sa vie. Cette lutte symbolise le combat de l’homme face à la nature.



16 h 10 L’Homme d’Aran Réalisation Robert Flaherty, 1934, 73 minutes

Au large de l’Irlande, sur une île aride battue par les vents, l’histoire d’une famille de pêcheurs à travers leurs activités quotidiennes. Le père, pour faire pousser une maigre récolte, fabrique la terre de ses propres mains en brisant d’énormes blocs de pierre, la mère arpente les plages pour recueillir des algues au risque de se faire emporter par les vagues tandis que le fils pêche du haut d’une immense falaise. Ce dernier aperçoit un requin baleine. Bientôt c’est l’effervescence et les hommes du village partent en mer pour chasser l’animal. Les journées de pêche s’accumulent tandis que la mer se déchaîne…

Programmation Samedi 22 octobre 2011

15 h L’Atalante Réalisation Jean Vigo, 1934, 1 h 29 minutes

Pour fuir la monotonie de sa vie au village, Juliette se marie avec Jean, un marinier. Mais la vie à bord de l’Atalante est compliquée par la présence du père Jules, un vieil excentrique. Pour découvrir Paris, la grande ville, Juliette s’enfuit, incitée à le faire par un camelot de passage. En colère, son mari l’abandonne, puis plonge dans une profonde dépression. Après plusieurs mois, le père Jules part à sa recherche et la retrouve. Elle revient avec lui sur l’Atalante…

16 h 45 La Nadière, Mémoire d’une île Réalisation Jean Michel Martinat, 2006, 23 minutes

Minuscule point de terre au milieu de l’étang qu’aperçoit, furtivement, depuis le train, le voyageur qui se rend depuis Narbonne à Perpignan l’île de la Nadière abrita, pendant plusieurs siècles, un village de pêcheurs. A quelques encablures de Port-La-Nouvelle, à la fois éden poissonneux et terre aux conditions de vie les plus rudes, elle accueillit, au fil des saisons, des pêcheurs venus de toutes les communes bordant l’étang.

17 h 30 A la revoyure… ! Joseph le cabanier Réalisation Luc Bazin et Christian Jacquelin, 2003, 24 minutes

Comme sorti du roman de Gaston Baissette, cet ancien charpentier de marine cabanier devenu marginal à force d’authenticité, s’est forgé une solide philosophie de la vie où le bricolage comme art, la précarité comme permanence et le rapport fataliste au temps qui passe et au temps qu’il fait sont devenus des principes existentiels. Ce portrait intimiste et marqué par l’empathie nous présente l’univers quotidien de Joseph figure emblématique des cabanes du Languedoc.…

Pour en savoir plus :

Chaque projection sera suivie par une discussion, pouvant entrainer des décalages d’horaires, merci de nous en excuser.


21 et 22 octobre 2011 à la Maison des Mémoires à Carcassonne
Entrée libre.
Deuxième édition des rencontres Cinéma ethnographique et fiction.
Parcours, à travers des territoires et des sociétés très différentes, des pratiques et des attitudes attachées au monde de l’eau et de la pêche.