La face cachée de l’autobiographie
Sous la direction de Anna Iuso, Garae Hésiode, 2011.
Raconter sa vie, la ressaisir par l’écriture passe aujourd’hui pour une décision qui engage l’autobiographe et lui seul. Confronté au silence, à l’oubli, à la censure, il se présente volontiers comme un héros de la vérité et de la sincérité. Un héros solitaire. En ce sens le genre autobiographique incarne toutes les facettes d’une mutation anthropologique profonde : le triomphe de la société des individus.
Or, par un apparent paradoxe, écrire sa vie, ce comble de la singularité, est devenu, dès le XVIe siècle, une exigence ou une sollicitation qui émergent en divers points du monde social occidental. Dans quelles situations le sujet est-il poussé à dévoiler les événements, les expériences et les pensées qui l’ont construit ? Comment les institutions – religion, politique, justice, médecine, sciences de l’esprit et de l’homme social… – se sont-elles emparées du récit de vie comme instrument de connaissance et de contrôle ? L’enquête a réuni anthropologues et historiens. Elle conduit au troublant constat que l’acte autobiographique, loin d’exprimer la pure décision libre, est le plus souvent le résultat d’une injonction, impérative ou négociée, exigeante ou persuasive : « Raconte-moi ta vie ».
Conçu et présenté par Anna Iuso, l’ouvrage réunit les essais de Bartolomé Bennassar, Mauro Boarelli, Antonio Castillo Gómez, Giordana Charuty, Daniel Fabre, Anna Iuso, Philippe Lejeune, Augusta Molinari.
La mise au point finale des textes a été effectuée par Annick Arnaud (LAHIC).
Couverture : photo Luigi Burroni.
Destockage : 5.00 € au lieu de 15.00 €