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Entre mémoire et usages : La Cité de Carcassonne ou les temps d’un monument

Comment naît un monument historique ? Quelle est la dynamique qui transforme un espace aux confins de l’invisible, promis à l’abandon en un lieu de mémoire puis de vénération identitaire ? Quelles figures de l’imaginaire président-elles aux choix de la glorification et de quelles variations sont susceptibles les regards fondateurs ? Telle est la problématique qui a fondé le premier volet de cette approche de la cité de Carcassonne à travers les témoignages des voyageurs, des érudits et des notables en charge de la sauvegarde puis des acteurs de la mise en valeur.
Un deuxième mouvement a analysé les rapports du site et de sa population. Comment vit-on au présent dans un lieu de mémoire ? Comment les discours et les pratiques populaires traitent-ils des valeurs attachées aux vieilles pierres ? La « ville du passé » est investie de croyances et de rituels qui confrontent la longue durée du monument aux découpages du temps humain. Entre haut lieu de spiritualité et montagne désolée, son territoire est également un espace ambigu, propices à toutes les explorations des marges. La Cité est enfin un lieu où l’affirmation communautaire s’organise autour d’un jeu de regards réciproques avec les étrangers de la moderne ville basse et avec les touristes.

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Recherche menée par Christiane Amiel et Jean Pierre Piniès. - 1996 / 1999.