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Les Carnets du LAHIC

- Gaetano Ciarcia. La perte durable - Etude sur la notion de "patrimoine immatériel", Les carnets du Lahic n°1, Lahic / Mission à l’ethnologie, 2006.


Carnet du LAhic N° 1 Gaetano Ciarcia L’opération « Les archives du sensible », entreprise au sein du Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée dans la région du Languedoc-Roussillon, constitue une manifestation spécifique à la mise en œuvre de la notion de « patrimoine immatériel ». Utilisée d’une manière récurrente dans les programmes internationaux visant la préservation d’un être dynamique mais invisible de la vie culturelle, cette notion fait appel à des indices concrets ou à des traces matérielles, qui puissent simultanément figer, conserver, rendre explicite et transmissible la fluidité « immatérielle » des biens identifiés comme patrimoine. La production de ces biens peut instituer les origines - encore « vivantes » et pourtant déjà « muséales » au sens large - d’un territoire, à travers son aménagement architectural, la valorisation de restes archéologiques, de pratiques populaires, de narrations littéraires ou érudites. De telles opérations semblent réinventer le réel à travers la visualisation ou la transmission du passé d’entités censées être en voie de disparition. Ces entités sont alors pensées comme les miroirs ou les écrans d’une perte durable, voire de la paradoxale obsolescence de temporalités exotiques à conserver et à valoriser en vue d’un « développement durable » des lieux qui les expriment. À travers la comparaison avec des contextes africains, comme le Sanctuaire naturel et culturel des Falaises de Bandiagara, en pays dogon au Mali, et le projet d’itinéraire intercontinental de la Route de l’esclave au Bénin, cette étude analyse la relation problématique entre des pratiques mémorielles et les mythologies implicites, assumées comme intangibles ou spirituelles, dans diverses formes d’institution de l’histoire culturelle locale.

Cet ouvrage est le premier numéro des Carnets du Lahic, une collection éditée électroniquement par le Lahic et la Mission à l’ethnologie.


Gaetano CIARCIA est maître de conférences (HDR) en ethnologie à l’Université Montpellier 3, membre du CERCE (Centre d’études et de recherches comparatives en ethnologie, EA 3532, Université Montpellier 3) et chercheur associé au Lahic (Laboratoire d’anthropologie et histoire : l’institution de la culture, Paris). Il a mené des enquêtes en pays dogon (Mali), dans le Bénin méridional, en Languedoc-Roussillon et à la Martinique. Dans ses recherches, l’intérêt pour les notions d’exotisme et de fiction dans la formation du discours anthropologique se connecte à un examen des relations que ce discours entretient avec l’institution de mémoires collectives « mises en culture » sous forme de patrimoines.



- Claudine Gauthier, Philologie et folklore : de la définition d’une frontière, disciplinaire (1870-1920), Les carnets du Lahic n°2, Lahic / Mission à l’ethnologie, 2008.


Carnet du Lahic N° 2 - Claudine Gauthier L’étude scientifique du folklore, c’est-à-dire des « traditions conservées dans la mémoire du peuple » - pour reprendre les mots de Carnoy -, naquit de la philologie, en Allemagne, au début du dix-neuvième siècle. Son origine est attribuée, ordinairement, aux travaux de Jacob Grimm et s’associe étroitement au renouveau du concept de philologie, opéré dès le début du dix-neuvième siècle, avant de parvenir à s’ériger lui-même en discipline autonome. Derrière ce préambule à l’accent benoît se masque une réalité infiniment plus complexe touchant à la fois à l’historiographie du folklore, de la philologie mais aussi des sciences mêmes. Le dix-neuvième siècle marque un tournant essentiel dans l’histoire des sciences ; il n’épargne pas la philologie. Si ce sont bien les frères Grimm qui élèvent la philologie au rang de discipline scientifique au sens moderne, en posant les fondements de la germanistique, il ne faut pourtant pas voir en eux le point d’origine des études de folklore, selon des vues caricaturales mais solidement établies. On méconnaîtrait ainsi le rôle joué par l’Académie Celtique dans le développement de l’étude des traditions populaires, en raison de ses liens avec Jacob Grimm et de l’influence intellectuelle que cette institution a exercée sur le savant. Malgré ce bémol, il ne faut pas négliger pour autant l’œuvre des frères Grimm en ce domaine. Prolongeant les apports de Vico, ils redéfinissent et réinventent la tradition culturelle européenne au moyen d’une philologie conçue comme une science totale, en posant comme point de départ le patrimoine germanique, au détriment de la Grèce jusque-là considérée comme un véritable omphalos. La plupart des pays européens adoptent rapidement ce modèle allemand d’une philologie scientifique qui englobe jusqu’à l’étude des traditions populaires. La France, bien qu’ayant servi de berceau à l’Académie Celtique, sera pourtant la dernière nation européenne à accueillir cette discipline, à la fin du dix-neuvième siècle. Son exemple représente un cas typique, inédit, fortement influencé par un contexte historique tout aussi singulier tant du point de vue de l’histoire des sciences que de l’histoire tout court. Pays appelé à s’ouvrir à l’étude du folklore sous l’influence de jeunes philologues pétris de cette science allemande, de telles études ne parviendront pourtant à s’y implanter, dès le début du vingtième siècle, qu’en quittant le champ de la philologie pour rejoindre celui des sciences sociales.

Cet ouvrage est le deuxième numéro des Carnets du Lahic, une collection éditée électroniquement par le Lahic et la Mission à l’ethnologie.

Claudine GAUTHIER est post-doctorante à l’EHESS, affectée au CEIFR dans le cadre du programme ANR « Eschatologies » qu’elle coordonne avec Emma Aubin-Boltanski. Elle est également co-responsable du séminaire Religion et politique : attentes eschatologiques dans le monde contemporain (EHESS). Si sa spécialité première est l’anthropologie religieuse, elle n’en étudie pas moins, par ailleurs, l’historiographie des savoirs ethnographiques de l’Europe depuis un post-doctorat du CNRS au Lahic (2005-2007). Contact : cleogauthier@yahoo.fr



- Gaetano Ciarcia, Inventaire du patrimoine immatériel en France - Du recensement à la critique, Les carnets du Lahic n°3, Lahic / Mission à l’ethnologie, 2007.


Carnet du LAHIC N°3 - Gaetano Ciarcia Dans ce travail, l’auteur a tenté de connecter l’analyse des conditions théoriques pour penser « l’immatériel » en tant que dimension cognitive et heuristique du patrimoine culturel, à une vérification in vivo de ses possibilités d’archivage et d’inventaire. En développant une telle perspective, il a interrogé les instances intellectuelles et institutionnelles ainsi que des représentants de milieux associatifs concernés par les usages de la notion de patrimoine immatériel dans l’élaboration conflictuelle des mémoires publiques de l’esclavage en Martinique et dans la constitution d’« archives sensibles » du territoire en Languedoc-Roussillon au sein du Parc naturel de la Narbonnaise en Méditerranée. Cette deuxième étape de la recherche (après une première publiée en 2006 toujours dans Les Carnets du Lahic) l’a amené de l’analyse des logiques de la perte durable à l’œuvre dans tout processus de patrimonialisation à une réflexion sur les pratiques et les politiques de l’« immatériel » en tant qu’entité imaginée comme étant le réservoir d’un héritage potentiel à valoriser. Dans le texte, l’inventaire est envisagé en tant que notion, c’est-à-dire forme de connaissance du réel et non pas en tant que concept, c’est-à-dire représentation générale d’un objet. En assumant cette perspective, Gaetano Ciarcia a focalisé son étude autour du statut et du contenu de savoirs et de savoir-faire évolutifs que dans les contextes qui ont fait l’objet de sa recherche, les personnalités reconnues localement comme « personnes-ressources » détiennent, sauvegardent et échangent au cours des différentes étapes du processus de leurs transmission et valorisation. Cette démarche prend en compte l’impact que toute reconnaissance patrimoniale a sur les espaces investis et sur les groupes sociaux intéressés. Ainsi, l’auteur a également focalisé son attention autour du sens pratique qui, au niveau local, accompagne les formes implicites et explicites de mise en inventaire et donc la transformation des « biens traditionnels » au cours des échanges structurant un marché de la culture. Cet ouvrage est le troisième numéro des Carnets du Lahic, une collection éditée électroniquement par le Lahic et la Mission à l’ethnologie.


Gaetano CIARCIA est maître de conférences (HDR) en ethnologie à l’Université Montpellier 3, membre du CERCE (Centre d’études et de recherches comparatives en ethnologie, EA 3532, Université Montpellier 3) et chercheur associé au Lahic (Laboratoire d’anthropologie et histoire : l’institution de la culture, Paris). Il a mené des enquêtes en pays dogon (Mali), dans le Bénin méridional, en Languedoc-Roussillon et à la Martinique. Dans ses recherches, l’intérêt pour les notions d’exotisme et de fiction dans la formation du discours anthropologique se connecte à un examen des relations que ce discours entretient avec l’institution de mémoires collectives « mises en culture » sous forme de patrimoines. Contact : ciarcia.gaetano@wanadoo.fr


- Christian HOTTIN, Des hommes, des lieux, des archives : pour une autre pratique de l’archivistique, Les carnets du Lahic n°4, Lahic / Mission à l’ethnologie, 2009.


Carnets du LAhic N°4 - Christian HOTTIN Des archives, on sait qu’elles sont les preuves du Droit, les sources de l’Histoire et l’un des fondements de l’identité communautaire. Mais que sait-on des hommes et des lieux qui les conservent ? A cette question, l’archivistique et les archivistes qui l’écrivent ont apporté des réponses ordinairement inspirées par la norme juridique ou technique, l’écriture historienne ou la muséographie des expositions. En empruntant les méthodes de l’histoire de l’architecture ou des sciences sociales, c’est une autre approche des archives et une autre écriture de l’archivistique qui est ici proposée et mise en perspective à travers le rapprochement des textes écrits entre 2003 et 2008, qui sont autant d’étapes d’un parcours de recherche inscrit dans la pratique professionnelle.

Cet ouvrage est le quatrième numéro des Carnets du Lahic, une collection éditée électroniquement par le Lahic et la Mission à l’ethnologie.


Christian HOTTIN est né en 1971. Archiviste paléographe, diplômé de l’EPHE (IVe section) et de l’Institut national du patrimoine, il a été conservateur aux Archives nationales de 2001 à 2004 et est depuis 2006 chef de la mission ethnologie à la Direction de l’architecture et du patrimoine. Ses travaux portent sur l’architecture et les représentations du monde de l’enseignement supérieur, à la suite de sa thèse publiée en 2001 (Quand la Sorbonne était peinte, Maisonneuve et Larose), sur les archives et sur le patrimoine immatériel. Il est chargé de cours à l’Ecole des chartes et à l’Université de Picardie. Avec Yann Potin il anime dans le cadre du LAHIC et de l’Ecole des chartes un atelier consacré à la collecte d’archives. Contact : Christian.hottin@culture.gouv.fr



- Christiane AMIEL et Jean-Pierre PINIES, Entre mémoires et usages. La Cité de Carcassonne ou les temps d’un monument, Les carnets du Lahic n°5, Lahic / DPRPS-Direction générale des patrimoines, 2010.


Carnets du LAHIC N°5 - Christiane AMIEL et Jean-Pierre PINIES Place militaire en bonne part ruinée, village misérable à l’abandon, tel est le spectacle que présentait la Cité de Carcassonne au début du XIXème siècle. Cinquante ans plus tard débutent des travaux de restauration qui vont la transformer en un monument historique prestigieux. Quelles démarches ont-elles présidé à ce changement ? Quelles furent les conséquences de ce changement de statut pour la population de ce monument habité ? Comment les uns et les autres, autorités, historiens et habitants, ont-ils construit, à travers les études savantes ou les rituels de la vie quotidienne le nouvel imaginaire du monument ? C’est à ces questions que se propose de répondre le présent carnet en s’attachant à décrire et à comprendre les enjeux symboliques qui ont accompagné cette métamorphose.

Cet ouvrage est le cinquième volume des Carnets du Lahic, une collection éditée électroniquement par le Lahic et le département du Pilotage de la recherche et de la politique scientifique de la Direction générale des patrimoines (ministère de la Culture).


Christiane AMIEL est ethnologue, chercheur associé au Lahic et membre de l’Ethnopôle-Garae. Après une série d’études sur les représentations symboliques du monde naturel, elle a initié une recherche sur le nouvel usage des monuments qui a donné lieu à plusieurs publications. Elle travaille actuellement sur les métamorphoses du paysage viticole en Languedoc.

Jean-Pierre PINIÈS est ethnologue, vice-président de l’Ethnopôle-Garae et chercheur associé au Lahic (Cnrs-Ehess). Il a travaillé sur les croyances populaires, la magie, la sorcellerie. Il mène depuis une dizaine d’années une réflexion sur l’approche ethnologique des monuments historiques qui a donné lieu à plusieurs travaux sur la Cité de Carcassonne et à un ouvrage sur les métamorphoses de la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon.


- Jean-Louis TORNATORE et Noël BARBE, Les formats d’une cause patrimoniale. Agir pour le château de Lunéville, Les carnets du Lahic n°6, Lahic / DPRPS-Direction générale des patrimoines, 2011.


Carnets du Lahic N° 6 - Jean Louis Tornatore et Noël Barbe Dans la soirée du 2 janvier 2003, un incendie accidentel détruit partiellement le château de Lunéville, monument de l’histoire de la Lorraine ducale. Tout comme l’incendie du parlement de Rennes quelque dix ans plus tôt, l’événement est ressenti comme une catastrophe et suscite une forte « émotion patrimoniale ». Cet ouvrage restitue une enquête collective et pluridisciplinaire (ethnologie, sociologie, histoire), menée de 2004 à 2006, qui, profitant de ce que l’événement offrait l’opportunité d’ouvrir la boîte noire du monument, a voulu prendre la mesure des attachements pluriels et pas nécessairement convergents dont « est fait » le monument et, partant, des sentiments éprouvés, des ressorts de mobilisation pour sa reconstruction. L’émotion lunévilloise est appréhendée sous différents angles : sociologie de la mobilisation à travers le suivi de réunions de l’association Lunéville, château des Lumières et une enquête auprès des associations patrimoniales locales ; approche de la dynamique émotionnelle avec l’analyse des lettres de réaction à l’incendie adressées à la mairie de Lunéville au cours des six mois qui ont suivi, ou encore via l’examen d’un corpus de propositions d’initiatives ; détermination des mobiles du don et des figures d’attachement au moyen d’une enquête auprès de donateurs ; évaluation du motif de la reconstruction au regard du motif historique de la « Lorraine, terre de douleur » ; interrogation sur une équivalence « monstrueuse » pointée par les acteurs eux-mêmes : « des pierres contre des hommes ? », via un essai de mise en correspondance de l’événement lunévillois avec un événement lorrain concomitant : la fermeture de l’usine Daewoo et son incendie, dans la banlieue de Longwy. D’où il ressort que la cause patrimoniale se construit sur une tension entre des appropriations savantes du monument et leurs instrumentations politiques (le monument comme objet d’une politique culturelle et de développement local) et des « consommations populaires » qui tissent la mémoire locale du bâtiment. Ainsi le cas lunévillois est-il exemplaire (et l’entrée par l’émotion féconde) en ce qu’il permet de comprendre à la fois les modalités de l’arraisonnement patrimonial et les débordements contemporains de l’action sur le passé. Le patrimoine est certes, historiquement, le produit d’une formule d’arraisonnement consistant en un refroidissement des objets venus du passé et en une désensibilisation à leurs effets, mais il faut se rendre à l’évidence de cette singularité contemporaine qu’est la démocratisation, annoncée voici un siècle par Aloïs Riegl, du sentiment du passé, appuyée sur son expérience sensible et non plus seulement scientifique.

Cet ouvrage est le sixième numéro des Carnets du Lahic, une collection dirigée par Daniel Fabre et Claudie Voisenat, éditée électroniquement par le Lahic et le département du pilotage de la recherche et de la politique scientifique de la Direction générale des patrimoines (ministère de la Culture).


Jean-Louis Tornatore est maître de conférences (HDR) en socio-anthropologie, université Paul Verlaine - Metz et membre de l’Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain/Laboratoire d’anthropologie et d’histoire de l’institution de la culture (Iiac/Lahic, CNRS-EHESS-ministère de la Culture, Paris).

Noël Barbe est conseiller pour l’ethnologie à la Drac de Franche-Comté et chercheur à l’Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain/Laboratoire d’anthropologie et d’histoire de l’institution de la culture (Iiac/Lahic, CNRS-EHESS-ministère de la Culture, Paris).



- Françoise CLAVAIROLLE, La Borie sauvée des eaux. Ethnologie d’une émotion patrimoniale, Les carnets du Lahic n°7, Lahic / DPRPS-Direction générale des patrimoines, 2011.


Carnets du LAHIC N°7 - Françoise CLAVAIROLLE En 1982, la population cévenole apprend la mise en chantier prochaine d’un barrage sur le Gardon, au lieu-dit la Borie (Cévennes). Profondément ébranlés par cette annonce, les habitants et la diaspora huguenote se mobilisent aussitôt afin de sauver des eaux la vallée des Camisards, ainsi appelée parce qu’elle fut au XVIIIe siècle l’épicentre de la guerre éponyme, ce qui lui vaut d’occuper une place « à part » dans l’histoire de la région et de la lutte pour la liberté de conscience. Revenant sur ce conflit à l’issue victorieuse, puisque la décision de construire le barrage fut annulée en 1992 par le Conseil d’État, l’étude interroge les significations dont est porteuse la cristallisation émotionnelle déclenchée par ce projet et explore les registres de valeurs (patrimoniale, mémorielle, mais aussi économique et écologique) mobilisés par le collectif hétérogène des opposants (autochtones, nouveaux habitants, protestants des pays du Refuge, etc.) afin d’empêcher sa réalisation. D’un patrimoine qui rassemble à un patrimoine qui divise, elle met en évidence les différents enjeux symboliques et identitaires dont cette lutte a été le levier.

Cet ouvrage est le septième volume des Carnets du Lahic, une collection éditée électroniquement par le Lahic et le département du Pilotage de la recherche et de la politique scientifique de la Direction générale des patrimoines (ministère de la Culture).


Françoise Clavairolle est ethnologue, maîtresse de conférences en anthropologie à l’Université François-Rabelais (Tours) et membre de l’équipe "Construction sociale et politique des territoires" (CoST), UMR CITERES - CNRS/Université François-Rabelais. Après avoir mené des recherches en anthropologie des techniques sur la domestication animale (Le Magnan et l’arbre d’or, Paris, éd. de la MSH, 2003) ainsi que sur une relance de production (Le renouveau de la production de la soie en Cévennes, Tours, PUFR, 2008), elle étudie actuellement la patrimonialisation rurale et commence une recherche sur la patrimonialisation et la mise en tourisme des paysages et des populations en Asie du Sud-Est (Vietnam).



- Nathalie HEINICH, Le travail de l’inventaire. Sept études sur l’administration patrimoniale, Les carnets du Lahic n°8, Lahic / DPRPS-Direction générale des patrimoines, 2013.


Carnets du LAHIC N°8 - Nathalie HEINICH Ce recueil d’articles, alliant l’observation des pratiques, la théorie et la méthodologie, approfondit un certain nombre de thèmes traités dans La Fabrique du patrimoine (paru en 2009) : l’explicitation des méthodes inspirées du pragmatisme dans une enquête de terrain sur l’Inventaire général du patrimoine ; la construction d’un regard collectif, paradoxal en ce qu’il traite comme expérience collective ce qui semble consubstantiellement relever de l’expérience individuelle ; le mode de raisonnement typologique mis en oeuvre par les chercheurs de l’Inventaire ; la "désartification" de la notion de patrimoine, dès lors que le « noyau » initial des monuments historiques (la cathédrale, le château) correspond beaucoup mieux à la conception traditionnelle de l’œuvre d’art que ses extensions ultérieures (la croix de chemin, le lavoir, l’usine...) ; les problèmes posés aux spécialistes du patrimoine par les innombrables statues du curé d’Ars, exemplifiant la tension entre logique documentaire et logique esthète ; les critères utilisés dans une CRPPS (commission régionale de protection des paysages et des sites) tels qu’ils peuvent être reconstitués à partir d’une observation sur le terrain ; enfin, la différence de statut des valeurs d’ancienneté et de rareté par rapport aux autres valeurs composant la « grammaire axiologique ». Chacun de ces articles est précédé d’une courte mise en perspective de ses conditions d’écriture ou de publication, tandis que l’introduction propose une réflexion sur les différences de formats d’écriture, entre ouvrages et articles.

Cet ouvrage est le huitième volume des Carnets du Lahic, une collection éditée électroniquement par le Lahic et le département du Pilotage de la recherche et de la politique scientifique de la Direction générale des patrimoines (ministère de la Culture).


Nathalie HEINICH est sociologue au CNRS. Outre de nombreux articles, elle a publié une trentaine d’ouvrages, traduits en quinze langues, portant sur le statut d’artiste et d’auteur (La Gloire de Van Gogh, Du peintre à l’artiste, Le Triple jeu de l’art contemporain, Etre écrivain, L’Elite artiste, De l’artification) ; les identités en crise (États de femme, L’Épreuve de la grandeur, Mères-filles, Les Ambivalences de l’émancipation féminine) ; l’histoire de la sociologie (La Sociologie de Norbert Elias, Ce que l’art fait à la sociologie, La Sociologie de l’art, Pourquoi Bourdieu, Le Bêtisier du sociologue) ; et les valeurs (La Fabrique du patrimoine, De la visibilité). Dernier ouvrage paru : Maisons perdues (2013).



- Véronique DASSIE, Des arbres au coeur d’une émotion. La fabrique d’un consensus patrimonial : le parc du château de Versailles après la tempête, Les carnets du Lahic n°9, Lahic / DPRPS-Direction générale des patrimoines, 2014.


Carnets du LAHIC N° 9 - Véronique DASSIE En 1999, une tempête dévaste le territoire français. Rapidement, l’attention se cristallise sur le parc du château de Versailles où de nombreux arbres multi-centenaires ont été abattus par les vents. L’enquête ethnographique menée sur cette émotion patrimoniale révèle toutes les contradictions du rapport à la nature chez nos contemporains et analyse les rouages du consensus patrimonial auquel il a donné forme. Ce carnet analyse les conditions qui ont permis la mobilisation d’une communauté d’action aussi éphémère qu’atomisée autour d’une émotion aux multiples facettes. L’histoire du parc, elle-même constitutive de la notion de patrimoine collectif, révèle l’importance de la nature pour faire culture commune.

Cet ouvrage est le neuvième volume des Carnets du Lahic, une collection éditée électroniquement par le Lahic et le Département du pilotage de la recherche et de la politique scientifique de la Direction générale des patrimoines (ministère de la Culture et de la Communication).


Véronique DASSIÉ est chargée de recherche à l’Institut d’ethnologie européenne et méditerranéenne (Cnrs- Mmsh - Université Aix-Marseille). Après une recherche doctorale de l’Ehess réalisée dans le cadre du Lahic (Iiac) sur les conservations domestiques (Objets d’affection, Paris, Cths, 2010), elle s’est intéressée aux processus de patrimonialisation et de mise en mémoire qui se déploient dans le sillage des institutions patrimoniales. Elle étudie actuellement les mobilisations affectives en lien avec des mutations sociales et commence une recherche sur les engagements environnementaux. Sa recherche sur le château de Versailles a été réalisée dans le cadre d’un programme de recherche sur « Les émotions patrimoniales » (Lahic-ministère de la Culture et de la Communication - Dprps) piloté par Daniel Fabre et a également bénéficié du soutien du Groupe d’histoire des forêts françaises, dans le cadre du programme « Grands vents et patrimoine arboré » (ministère de l’Agriculture).



- François GASNAULT, La marche des mille ou l’apothéose involontaire des musiques traditionnelles, Les carnets du Lahic n°10, Lahic / DPRPS-Direction générale des patrimoines, 2015.


Carnets du LAHIC N°10 - François GASNAULT Le 14 juillet 1989, sur les Champs-Elysées, au cœur de la parade réglée par Jean-Paul Goude pour le bicentenaire de la Révolution française, plus de mille personnes de tous âges défilent en jouant une marche de Wally Badarou sur des instruments traditionnels : vielles à roue, cornemuses, galoubets, fifres. Ces musiciens témoignent du succès des processus d’institutionnalisation, mais aussi de « défolklorisation », mis en œuvre par un mouvement associatif qui s’est développé dans les années 1970 et qui a bénéficié, lors du premier septennat de François Mitterrand, du soutien de Maurice Fleuret, directeur de la musique au ministère de la culture. La reconnaissance des pratiques amateur et de « l’égale dignité des esthétiques musicales » rend possibles, pendant quelques années de cogestion, le soutien aux activités de collectage et l’émergence d’un réseau de centres de musiques traditionnelles en région. Le virage événementiel que prend la politique culturelle après 1990 montre toutefois les limites de la reconnaissance que peuvent espérer les musiques populaires issues du monde rural. En témoigne l’épisode dit du « grand événement Musiques traditionnelles », symétrique inversé de l’opéra-Goude : quoique commandé par Jack Lang, il s’échoue dans l’indifférence, moins en raison d’intrigues de cabinet que du fait de son illégitimité. Ce livre s’attache ainsi au parcours, durant trois décennies, de la génération du folk revival qui a conçu et porté de « grandes espérances » en termes de révolution pédagogique et de professionnalisation artistique, sans parvenir à passer le plafond de verre des catégories culturelles qui, en France sans doute plus qu’ailleurs, cantonnent les musiques populaires au second rayon.
Cet ouvrage est le dixième volume des Carnets du Lahic et le premier de la nouvelle série MULTIMEDIA de cette collection, éditée électroniquement par le Lahic et le département du Pilotage de la recherche et de la politique scientifique de la Direction générale des patrimoines (ministère de la Culture).


François GASNAULT est historien. Conservateur général du patrimoine, il est membre de l’équipe "Laboratoire d’anthropologie et d’histoire de l’institution de la culture" (LAHIC), composante du IIAC, UMR CNRS/EHESS. Après avoir travaillé sur les pratiques dansantes des Parisiens au XIXe siècle (Guinguettes et lorettes, Paris, Aubier – collection historique, 1986) puis sur les populations universitaires de Bologne à l’époque du Risorgimento (La cattedra, l’altare, la Nazione, Bologne, Clueb, 200), il a durant trois décennies dirigé des services d’archives centraux et territoriaux. Redevenu chercheur à temps plein, il étudie les processus de légitimation mis en œuvre par les associations de musiques et danses traditionnelles depuis la Libération ainsi que l’histoire institutionnelle de l’ethnomusicologie de la France (en partenariat avec Marie-Barbara Le Gonidec).



- Stefania CAPONE ET Mariana RAMOS DE MORAIS, Afro-patrimoine. Culture afro-brésilienne et dynamiques patrimoniales, Les carnets du Lahic n°11, Lahic / DPRPS-Direction générale des patrimoines, 2015.


Carnets du LAHIC N°11 - Stefania Capone et MarianA RAMOS Ce volume propose un état des lieux des recherches menées au Brésil sur les processus de patrimonialisation de la « culture afro- brésilienne » concernant, entre autres, les religions afro-brésiliennes, les manifestations liées au catholicisme noir (tambor de crioula, jongo), la cuisine afro-brésilienne liée au candomblé et les « territoires noirs » (communautés remanescentes de quilombos, quilombos urbains), ainsi que leur impact sur la mise en tourisme de la mémoire de l’esclavage à Rio de Janeiro et sur le tourisme ethnique ou « des racines » à Cachoeira (Bahia). Son ambition est de montrer la diversité des dynamiques patrimoniales qui sous-tendent la création d’un patrimoine culturel afro-brésilien, tout en la reliant à une réflexion plus large sur les dispositifs patrimoniaux au niveau global. Le Brésil constitue un cas exemplaire de la complexité du dispositif patrimonial, qui inclut différents niveaux de patrimonialisation (municipalités, États, Gouvernement fédéral, instances internationales). Dans le cas du patrimoine culturel afro-brésilien, les deux modalités de sauvegarde – biens matériels et immatériels – s’articulent, montrant souvent les limites et les tensions inhérentes aux processus de patrimonialisation, directement influencés par les politiques raciales en vigueur. Ce numéro veut être une première contribution à une anthropologie globale des phénomènes patrimoniaux, dans laquelle on pourrait appréhender les variations du dispositif patrimonial et ses écarts par rapport au modèle occidental. Dans le cas brésilien, ce patrimoine « afro-brésilien » n’est plus simplement lié à l’État-nation, mais est aussi mis à la disposition d’un public international afro-descendant qui épouse les contours de ce qu’on appelle aujourd’hui l’Atlantique noir. Il s’agit donc d’un patrimoine « global » qui dépasse les limites nationales, tout en propageant souvent ses propres « narrations nationales », issues des processus historiques qui ont fondé le Monde Atlantique.

Cet ouvrage est le onzième volume des Carnets du Lahic, une collection éditée électroniquement par le Lahic et le département du Pilotage de la recherche et de la politique scientifique de la Direction générale des patrimoines (ministère de la Culture).


Stefania CAPONE est anthropologue, Directrice de recherche au CNRS, membre fondateur du Centre d’Études de Sciences Sociales du Religieux (CéSor, EHESS) et membre associé du LAHIC. Spécialiste des religions afro-américaines, elle est l’auteur, entre autres, de La quête de l’Afrique dans le candomblé : pouvoir et tradition au Brésil (Karthala, 1999 ; Brésil, Pallas/Contracapa, 2004 ; États-Unis, Duke University Press, 2010) et de Les Yoruba du Nouveau Monde : religion, ethnicité et nationalisme noir aux États-Unis (Karthala, 2005 ; Brésil, Pallas, 2011).

Mariana RAMOS de MORAIS est docteur en sciences sociales de la Pontifícia Universidade Católica de Minas Gerais (PUC, Minas). Elle s’intéresse aux processus de patrimonialisation des religions afro-brésiliennes et leurs insertions dans l’espace publique. Elle est l’auteur de Nas teias do sagrado : registros da religiosidade afro-brasileira em Belo Horizonte (Espaço Ampliar, 2010) et de Banda de cá, banda de lá :Umbanda para crianças (2012).