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Raconte-moi... ton chemin de l’école

-  Raconte-moi... ton chemin de l’école

Raconte-moi... ton chemin de l'école

Les textes de ce volume ont été composés dans le cadre d’un concours de rédaction, dont l’organisation en 2020 résulte de la rencontre entre deux intentions : celle de l’Ethnopôle GARAE, en quête de témoignages sur ce trajet quotidien de l’enfance, celle de la Ville de Carcassonne, soucieuse de voir son musée de l’École redevenir force de propositions culturelles. Chacun des participants s’est pris au jeu, moins désireux de se hisser tout en haut du tableau d’honneur, que gagné par le plaisir d’écrire, le charme de ses souvenirs, la nostalgie de son enfance. La moisson, de fait, s’avère à la hauteur des espérances, confirmant l’importance qu’a revêtue pour chacun ce chemin et que, sous des plumes plus austères, laissent par ailleurs entrevoir la sociologie, la psychologie, les sciences de l’éducation et les childhood studies dans les rares études qu’elles lui consacrent. Pour la plupart, les travaux en question focalisent l’attention sur les risques encourus par les enfants au long de ce trajet (accidents, enlèvements, harcèlement, poids du cartable, etc.) ou sur l’impact de ce déplacement sur l’acquisition des capacités motrices, spatiales, cognitives, comportementales, sociales ou organisationnelles. L’on se doute bien que les interrogations susceptibles de produire ce type de données n’ont pas été exactement celles qui taraudaient les organisateurs de ce concours, lesquels avaient plutôt l’ambition de recueillir des expériences singulières, à travers lesquelles appréhender ce lieu inaperçu de l’enfance et tout ce qu’il s’y joue pour celui qui aspire à devenir grand. C’est à cette autre lecture, à géométrie variable, que ce recueil se prête. L’analyse, ou plutôt l’esquisse d’analyse, y est donnée à lire comme en filigrane. Celle-ci, plus proche des interprétations envisageant le chemin de l’école comme « une interface », « un espace interstitiel » ou « un tiers-lieu » et l’enfant comme capable d’ « agentivité  » ou d’ « agency », ne se veut pourtant pas directive, laissant libre le lecteur de tourner les pages à sa guise. Ainsi les textes se suivent-ils dans l’ordre alphabétique des auteurs, qui en vaut bien un autre. Ce faisant, quelques mots-clés ou tags ont été ajoutés en marge de chacune des contributions, avant d’être repris dans un index, quant à lui affranchi de l’ordre arbitraire de l’alphabet pour se voir thématiquement organisé, invitant chacun à une lecture plus problématisée. Quoi qu’il en soit, d’un feuilletage l’autre, il appartient au lecteur de tirer parti de la marge d’interprétation que « nos » auteurs, comme tout auteur, lui accordent et d’assumer la part d’auctorialité et donc de créativité que toute lecture suppose, afin de se donner les mots-clés qui feront sens pour lui. Ainsi équipé, il pourra arpenter les chemins d’écriture que les auteurs nous offrent si généreusement en partage, afin de trouver son propre chemin de lecture.

Sylvie Sagnes