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Ethnologies. Le regard romantique

Le sentiment d’une rupture d’époque présente, sur le plan des idées, des savoirs et de l’art, deux pôles complémentaires. Le premier concerne le sujet humain. Se voulant laïque la société se construit elle-même, à partir de la volonté de chaque citoyen. L’artiste, l’écrivain, le penseur, le savant deviennent l’incarnation la plus haute de cette autonomie créatrice de l’homme. La nouvelle conscience historique constitue le second pôle. Entre l’Ancien Régime et les temps nouveaux tout le monde perçoit, qu’il le regrette ou qu’il s’en félicite, que le tems a basculé, définitivement. L’histoire comme savoir essentiel et la mémoire comme expérience première de l’esprit deviennent les sources auxquelles les identités collectives et personnelles s’alimentent. La connaissance de l’homme fondée sur l’inventaire raisonné de la différence des mœurs, des institutions et des croyances, occupe, dans le savoir romantique, une place centrale. Elle est d’abord une expérience de découverte de soi et de l’autre à travers le dépaysement absolu. Mais, comme elle est attentive aux formes d’ humanité les plus lointaines et les plus humbles, qui ont survécu à l’inéluctable bouleversement du monde, elle est aussi une des modalités de la connaissance historique. Ce que l’on n’appelle pas encore ethnologie, se présente, entre 1815 et 1850, comme un voyage dans le temps.

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Ethnologie le regard romantique

La mutation de la sensibilité que l’on nomma « romantisme » se forge, tout au long du XVIIIème siècle, dans l’ombre des Lumières de la philosophie. Mais cette « révolution » n’a pris pleinement conscience d’elle-même qu’après le passage, en France et en Europe, de la grande Révolution de la société et des pouvoirs.